28/11/2008
Daniel Charneux : "Nuage et eau"

Unsui ”, nuage et eau, moine itinérant. D’une écriture fluide, pure et simple, Daniel Char neux raconte la vie de Ryokan (1758 à 1831), moine zen japonais. Une vie intense, proche de l’essence du monde, en communion avec la nature, comblée par le vol des oiseaux, les jeux des enfants, le vent dans les feuilles, la croissance d’un bambou et les ricochets à la surface de l’eau. De sa belle écriture calligraphiée, Ryokan fige ces bonheurs purs pleins de sérénité avec des haïkus transcendés au crépuscule de sa vie par une rencontre avec une moniale, sage et aérienne, de quarante ans sa cadette, avec qui il entretint une correspondance poétique.
Ce roman biographique, “Nuage et eau” (Luce Wilquin, 230 pp., env. 20 €), Daniel Charneux – professeur de français et directeur d’école –, l’a écrit après avoir reçu le prix Charles Plisnier en 2007 pour “Norma, roman”, comme s’il avait fallu un signe. Et si le récit de cette vie d’ascète semble si juste, empli d’images poétiques, c’est parce que Daniel Charneux a lui-même pratiqué le zen plusieurs années.
Comment avez-vous découvert Ryokan ?
Par les haïkus. J’ai acheté un recueil de Ryokan par hasard et j’ai immédiatement été fasciné par son œuvre et, plus tard, grâce à une biographie, par sa vie.
Vous avez publié “Pruine du temps”, un recueil de haïkus. Qu’est-ce que ce genre représente pour vous ? Quelles sont les contraintes ?
Un haïku, c’est un regard instantané sur les choses. Comme une photographie avec des mots. Le haïku classique contient dix-sept syllabes en trois séquences, il existe aussi des haïkus libres mais j’aime cette musique de dix-sept syllabes, les contraintes techniques sont indispensables à toute forme d’art.
La fluidité et la simplicité de l’écriture ressemblent à la beauté pure du haïku.
En tant que professeur de français, la beauté existe quand il y a adéquation entre la forme et le fond. Si cela fonctionne, cela me réjouit. J’ai essayé de raconter cette histoire de la manière la plus limpide, la plus classique, sans effets de manche.
La vie de Ryokan est-elle exemplaire ?
C’est un idéal que vous partagez ? Oui. Il suffit de s’interroger un peu sur nos vies. On ne comprend plus rien au monde, on passe le plus clair de son temps à des choses pas très nécessaires, il y a une phrase qui dit “on perd sa vie à la gagner”. Notre vie est faite de superflu et on oublie souvent l’essentiel. Ryokan comprend qu’un bol, une hutte, le vêtement qu’il porte et la lune dans le ciel suffisent. Les meilleurs moments que l’on a vécus sont toujours liés à l’émotion, une rencontre, un chevreuil qui passe dans un bois… rien de matériel. Ce retour à l’essence même des choses est l’idéal bouddhiste, il pourrait aussi être mon idéal.
Dans la vie de Ryokan, il ne se passe rien et, pourtant, elle est si riche, si remplie…
C’était un défi sans doute. Pour écrire au début, je m’obstinais à entrer en méditation puis je m’installais pour écrire un chapitre et dans cette solitude, je m’obligeais à ressentir les mêmes conditions de vie que le moine reclus. Cette sensation de vie remplie, c’est la beauté de l’union entre le vide apparent et le plein réel alors que nos vies sont plutôt inversées, apparemment pleines mais en réalité vides.
12:21 Publié dans Rencontres | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : daniel charneux, nuage et eau, roman, japon, moine, bouddhisme, luce wilquin
25/11/2008
Olivier Poivre d'Arvor

12:21 Publié dans Rencontres | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : olivier poivre d'arvor, le voyage du fils, roman, grasset
18/11/2008
Serge Bramly : prix Interallié
Après Jean-Louis Fournier et son émouvant prix Femina, c'est au tour de Serge Bramly de recevoir le prix Interallié pour son livre "Le Premier principe, le second principe" (Lattès), fresque qui évoque les secrets d'Etat des trente dernière années au travers de quatre personnages. Il l'a emporté au 14ème tour par six voix contre quatre à Jean-Paul Enthoven pour "Ce que nous avons eu de meilleur" (Grasset) et une voix à Dominique Jamet, auteur de "Un traître" (Flammarion).
Nous l'avions rencontré mi-septembre. Pour écouter Serge Bramly présenter son livre, cliquez ici: http://leblogaplumes.blogs.lalibre.be/archive/2008/09/12/...
Crédit photo : Tanguy Jockmans
14:38 Publié dans Actu | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : prix littéraire, interallié, serge bramly, le premier principe, le second principe, lattès